Le Fauvette

Voici la galerie de photos du Fauvette : https://wordpress.com/page/museebatellerieposes.com/2692

Historique du Fauvette

Construit en 1928 à Cologne, en Allemagne, il a appartenu successivement aux compagnies suivantes :

  • Société de remorquage GUYARD frères
  • Société nouvelle de touage et de remorquage de Haute Seine
  • Société générale de navigation sur la Haute Seine et les canaux du centre dite « les Oiseaux »
  • Société générale de navigation fluviale (SGNF)
  • dernière compagnie à partir de 1956, compagnie de transport et de poussage de navigation intérieure (CTPNI)

Il fut sauvé du déchirage par la mairie de Poses qui l’a acheté en 1987 alors qu’il était abandonné à l’état d’épave dans un bras mort à Conflans-Sainte-Honorine.

De 1928 à 1956, il pratiquait le remorquage comme les autres bateaux de la compagnie dite « les Oiseaux » surtout sur la Haute Seine : Montereau-St Mammès-Paris. A partir de 1946, il navigue également entre Paris et Rouen.
A partir de 1960, il fut transformé en pousseur, progressivement. Notre ami, Roger Brisset matelot sur notre bateau pendant plusieurs années à partir de 1960 avec les siens nous raconte cette époque : le bateau poussait les convois au début « le nez du bateau entre les barges ». Un treuil à l’avant permettait de brêler les barges. Roger raconte les manoeuvres et le macaron « fort dangereux » quand les 525 chevaux du moteur parlaient, les bouillons puissants de l’hélice de 2,50 m de diamètre poussaient sur le gouvernail et que le macaron voulait tourner.

Plus tard, en pousseur avec un dispositif de poussage à l’avant, marquise surélevée, disparition des pavois et des fargues, plat-bord élargi, treuil de brêlage, deux moteurs arrière, les Schottel ce qui lui conférait une puissance de 825 CV . Dès 1974, il cessa son activité.

Il est le bateau du trio de la Compagnie des Oiseaux : le Fauvette donc, le Pivert et le Loriot. Trois bateaux « frères jumeaux ».

Dès son acquisition, l’idée première était de le remettre dans son état de remorqueur d’origine ce qui a nécessité des efforts financiers importants de la commune, de travail de restauration par l’équipe d’anciens mariniers bénévoles, travail qui a duré plus de deux ans.
Le bateau a été classé Monument Historique (arrêté ministériel du 13 mars 1992) mais non le moteur qui était plus récent.

Ecusson Monument Historique

Les photos suivantes illustrent de vues anciennes du remorqueur.

Caractéristiques du remorqueur

Longueur : 25.55 m
Largeur : 5.02 m
Tirant d’eau : 2.20 m
Coque en acier rivetée
Poids : 50 tonnes
Hélice à 4 pales de 2 m de diamètre
A l’avant sur les pavois, la devise « Fauvette »
A l’arrière en plus le matricule P15702 F

Une partie de l’équipe qui a oeuvré à la rénovation du Fauvette avec de gauche à droite : Gilbert CIRETTE, Alex DROISSART, Gilles AUFFRERE, Alfred CIRETTE, Jocelyne CIRETTE, Simon DOURLEN, Hubert LABROUCHE

Descriptif détaillé du bateau

Le pont : de l’avant vers l’arrière

  • à l’avant, deux feux blancs de navigation ou fanaux dont le nombre varie en fonction du convoi : 1 seul quand le remorqueur est seul, et dit « à blanc », 3 en principe avec le convoi ou train de péniches. Sur la Basse Seine, ce bateau pouvait tirer jusqu‘à 9-10 péniches type Freycinet soit 3500 à 4000 tonnes.
  • à l’avant au-dessus du pavois, les fargues
  • à l’avant, le treuil (ou guindeau) pour relever avec une chaîne l’ancre ; sur le treuil, la cloche de brume
  • les claires-voies donnant la lumière au logement avant
  • les bolards de chaque côté pour l’amarrage
  • à tribord (droite), toilette, rare modernisme à l’époque ; une pompe Japy permettait à l’eau pompée dans la rivière de nettoyer la cuvette
  • à babord (gauche), descente dans le logement avant du capitaine.
  • La marquise (poste de pilotage) ou timonerie ou vigie selon les compagnies, avec en haut de chaque côté les feux de position : fanal rouge à babord, fanal vert à tribord, support du pavillon bleu à tribord, tous les fanaux marchant à l’origine au pétrole.
  • A l’arrière de la marquise, le cabanage recouvrant la salle des machines muni de trappes et de claires-voies. A tribord, juste à l’arrière de la marquise, espace inclus dans le cabanage qui servait à mettre l’été une cuisinière, sorte de barbecue pour faire la cuisine.
  • Au centre, à babord le canot de sauvetage ou bachot avec sa godille et son écope, maintenu par des câbles enroulés sur un treuil et fixé aux bossoirs (supports) lesquels se tournant à l’extérieur de la coque permettent de mettre le canot à l’eau.
  • Sur le cabanage, la cheminée avec un rond noir sur une colerette blanche, « œil » marque de la compagnie des Oiseaux… Fauvette, Loriot, Pivert, Bergeronnette…
  • A l’arrière de la cheminée, les pieux de remorque sur lesquels est fixé le croc de remorque d’où partait la remorque de mât, câble d’acier pour remorquer qui glissait sur deux pare-remorques ou volos.
  • Deux descentes d’accès à la salle des machines et au logement arrière qu’éclaire un claire-voie.
  • Une trappe d’accès à une soute arrière pour le matériel (câbles).
  • Le pont arrière (ou veules arrière) avec le secteur arrière fixé sur la mèche du gouvernail et recouvert normalement d’un caillebotis. Une barre franche (ou fausse barre) permet de manœuvrer en direct le gouvernail à la main dans les cas de rupture de chaîne. A l’arrière, un feu blanc fixé à l’arrière de la cheminé sur le cabanage.

L’intérieur du bateau : d’avant en arrière…

Logement avant d’origine du capitaine et du matelot

  • deux chambres : lit, placard, tablette, niche
  • pièce commune : buffet, table, appareil de chauffage, tabourets
  • éclairage du logement par claire-voie et deux hublots
  • vaisselle émaillée aux sigles de la Compagnie
  • photos anciennes sur le remorquage
  • la nuit, éclairage d’origine avec lampes à pétrole

Marquise ou timonerie (ou vigie selon les compagnies) : c’est le poste de pilotage occupé par le capitaine

  • la roue du gouvernail ou macaron (c’est la barre chez les marins), fixé au treuil de gouverne commandant les chaînes reliées au secteur arrière en longeant le plabord fixé sur la mèche de gouvernail.
  • Le chadburn (ou télégraphe ou transmetteur d’ordres) actionné par le capitaine pour transmettre à l’aide de chaînes les ordres (avant, arrière, marche lente, demi, toute) au même appareil muni d’une sonnette et situé dans la salle des machines : le mécanicien reçoit les ordres et agit sur la machine. Remarque : ce dispositif était nécessaire sur les machines à vapeur et les Diesel anciens qui ne disposaient pas d’inverseur (pas de boîte de vitesse)
  • Un porte-voix permet la communication orale entre le capitaine et le mécanicien.
  • Un banc de quart.
  • Un câble au plafond pour actionner la corne ou ténor.
  • Des pavillons :
    Pavillon bleu : quand le bateau montant fait « gauche-gauche », c’est-à-dire quand il doit marcher selon le chenal à gauche de la rivière, un drapeau bleu est placé à tribord indiquant ainsi pour le bateau avalant le côté du croisement.
    Pavillon rouge : quand le bateau amorce un virage, le pavillon rouge est placé du côté où l’on tourne (sorte de clignotant).
    Pavillon rouge et blanc : si le bateau est arrêté sur le fleuve, ce pavillon indique un danger.

Salle des machines

  • le moteur actuel anglo-belge de 525 CV, 600 tours/minute date de 1956 : avec son turbo, sa puissance est de l’ordre de 600 CV. Moteur 6 cylindres, carters, culasses, manettes de lancement, tank, nourrices à gazole et huile de graissage. Il est à noter que 3 cuves à gazole de 12 000 litres ont été enlevées afin d’avoir plus d’espace.
  • un compresseur pour alimenter en air les bouteilles.
  • Un groupe électrogène.
  • Un chadburn ou transmetteur d’ordres au-dessous du moteur à la vue du mécanicien, en relation avec celui de la marquise.
  • Un porte-voix.
  • Une pompe de cale, outillage divers.
  • Les traces sur le plancher de l’ancien moteur Deutz (1929-1956), semi-Diesel sans inverseur de marche, donné comme 400 CV de puissance et qui nécessitait le chadburn. Deux culasses de cet ancien moteur sont posées le long de la coque à tribord.
  • Présence de panneaux explicatifs : le « Fauvette » remorqueur puis pousseur, restauration du bateau, participation du bateau à diverses fêtes nautiques, présentation d’une maquette du « Fauvette » en pousseur.

• Logement arrière du mécanicien

  • deux accès possibles : à partir du pont ou à partir de la salle des machines.
  • Logement entièrement reconstitué.
  • Deux lits ou tiroirs de rangement
  • Les meubles ont été pour la plupart récupérés dans des péniches en démolition.
  • Buffet, placards, coffre.
  • Cuisinière ancienne au charbon « rosière » de petite taille provenant d’un remorqueur à vapeur
  • Sous la table, passe l’arbre d’hélice (20 cm de diamètre) caché dans la coffret.

Equipage

3 ou 4 hommes : capitaine, second ou matelot, mécanicien, mousse parfois ( 2 chauffeurs en plus pour un remorqueurs à vapeur).

Emplacement 61 chemin de halage - 27740 Poses Téléphone Réservations au 07 85 65 77 58 ou 02 32 61 02 13 E-mail batelleriedeposes@gmail.com Heures Ouvert du 1er avril au 30 septembre du mardi au samedi de 14h00 à 18h00. Sur réservation pour les groupes de plus de 10 personnes du 1er mars au 30 novembre. Nous contacter pour plus de renseignements. Copyright © 2019 - Association des Anciens et Amis de la Batellerie
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