Le député Pierre MENDES-FRANCE, « ami de Poses »
La Compagnie des Pompiers posiens participait à la vie du village, en particulier aux commémorations diverses, le 14 Juillet, à la fête des Prix, et cela en grande tenue d’apparat. Pierre Mendès-France député de notre circonscription, aussi ami de nos instituteurs de l’époque (M & Mme Coignet) ne manquait pas ces moments qui comptent pour nos parents posiens.
Les entraînements, qui se déroulaient sur la Place de la République, ne manquaient pas d’attirer la foule des curieux, la manœuvre de la pompe à bras étant le clou du spectacle.
Les anciens de cette génération de copains de classe ont connu ces moments à cet endroit que l’on connait tous, et reçu de leurs mains leur reconnaissance lors de la remise solennelle des prix d’écolier quelques années plus tard. Vous apercevrez les baliveaux des Tilleuls de notre place de la République, tout juste plantés. C’était en 1936.

Monsieur le Député Pierre MENDES-FRANCE , Monsieur le Maire de POSES (Constant PAPEIL) et les représentants des pompiers de Poses sur la place de la République en 1936 (collection particulière).
André BOUQUET, « titi parisien », peintre naïf et Posien de coeur
Hommage à « Pépé Bouquet » ! Posien d’adoption et de coeur.
Monsieur Bouquet est tant venu à Poses, au « Bout de Bas » dans la rue du Renel. Titi parisien, boucher aux débuts dans les antres parisiennes de la Villette, ayant utilement versé dans la peinture naïve. Personnage chaleureux au-delà de ses pinceaux fait de son histoire, de Parisien, de voyageur et de Posien pour cause… est un témoin lumineux de nos histoires et de nos lieux. Gamin, on allait le cueillir quand il n’arrivait pas avec sa 4L chargée de ses huiles, châssis et autres, depuis Villeneuve-Saint-Georges, à la gare de Saint-Pierre par l’express de Saint-Lazare…
(source FB) « André Bouquet est un peintre né à La Varenne-Saint-Hilaire, à la fin du XIXe siècle le 19 Septembre 1897. Son renom dépasse de très loin Villeneuve Saint-Georges, une petite ville de la banlieue parisienne, dans le Val de Marne, où il habitait un petit appartement depuis 1933 et où il a terminé sa vie en 1987. Cette ville où il a passé la plus grande partie de sa vie, lui a consacré un lieu culturel Avenue Carnot : « l’espace André Bouquet ».
Au début de sa carrière, les peintres HEUZE et GOERG, membres de l’Institut, ont fait travailler BOUQUET, et le peintre Georges FOUCAULT lui a prodigué ses conseils. Son oeuvre a été l’objet de nombreuses expositions en France et à travers le monde.
La peinture naïve d’André Bouquet a été révélée sur le plan international par la télévision allemande qui a effectué un reportage sur ce peintre totalement méconnu dans son pays à cette époque.
André Bouquet a exposé pour la première fois en 1943 rue de Paris à Villeneuve Saint-Georges dans un café aujourd’hui disparu « Chez Vivien ». Il dut attendre huit ans pour enfin faire sa première exposition personnelle à la galerie de l’institut, rue de Seine à Paris. Dès lors , il exposera à la galerie Berri et à la galerie 93 du Faubourg Saint-Honoré. l’UNESCO & l’UNICEF ont fait appel à lui pour leurs cartes de voeux. De nombreux livres consacrent la peinture de cet Artiste comme entre autres.
Frenh Provinces through the eyes of Modern Primitives; ISBN 2-903118-16-7
Proverbes vues par les Naïf; Ed. Max Fourny
La Fête et les Naïf ; id.
Album Mondial de la peinture Naïve ; Ed. Hervas
Les Musées ayant acquis certaines de ses oeuvres ne se comptent plus, tant en France, qu’à l’étranger. En France, vous pouvez voir les oeuvres d’André Bouquet au Musée Internationnal d’Art Naïf de Vicq près de Versailles, au musée de Laval, ou au Musée International d’ Art Naïf Anatole-Jakovsky de Nice , ce même JAKOVSKI par qui il fût découvert en 1950. Notons aussi en Belgique, le musée de Louvain-la-Neuve. André Bouquet exposa également au Grand Palais de Paris et au salon des Indépendants où il fût un des invités d’honneur.
L’oeuvre de ce Père tranquille de la peinture a été comparée par d’éminents critiques tel Robert Vrinat au Douanier Rousseau et à Jean Eve. André Bouquet possédait une supériorité incontestable sur beaucoup de peintres naïfs, il savait admirablement dessiner ce qui donne à son oeuvre un incomparable graphisme.
Le peintre timide et discret devenait ainsi un grand bonhomme par son talent et son travail, dans le souci absolu de respecter ce qu’il voit de ses yeux ou dans ses rêves.. Mise à part sa technique acquise par un travail assidu, André Bouquet est un véritable poète. Il traduit des scènes de tous les jours avec une telle sensibilité que cette scène devient rêve et vous enchante. L’oeuvre d’André Bouquet est une oeuvre qui vous parle.«

Marraine, notre doyenne de l’Eure en 1988
Poses a accueilli de multiples centenaires dont les portraits figurent dans la salle du conseil municipal de la commune. Il y a longtemps… « Marraine » pour les Posiens, Juliette ROUSSELIN, née en 1878 et partie en 1983, doyenne de l’Eure, habitant le Mesnil de Poses, est un personnage qui a compté… En 1988, la municipalité lui rendait honneur, et 5 années plus tard, à l’âge de 105 ans, elle devint doyenne de l’Eure ! Une cérémonie eut lieu sous la conduite de Hubert LABROUCHE, Maire du village, en présence de François LONCLE Député, de Bernard LEROY alors Conseiller Général, et Président l’agglomération désormais. Le Président GISCARD-D’ESTAING envoya ses voeux pour l’anniversaire de Marraine. Un moment qui a compté comme tant d’autres… L’histoire de Juliette a été tellement riche et a traversé tant d’époques : Elle a connu le premier vélo arriver à Poses, le facteur venant du Vaudreuil, jusqu’à la première fusée sur la lune, alors… que dire…! Batelière, avec son mari, elle ira voir les spectacles parisiens dans les cabarets pendant ses escales batelières… le Moulin Rouge, le Chatelet… à Paris ! Vous trouverez ci-après les articles de presse relatant son dernier anniversaire ! pour la mémoire…

Marcel NIQUET, peintre posien de talent !
Selon extrait de l’ouvrage « Le village de Poses sous la IIIe république » (Hubert LABROUCHE)
Marcel NIQUET naquit à Poses en 1888 au milieu d’une famille de 6 enfants, en bord de Seine, où son père était boulanger. Après de bonnes études à l’école primaire du village, il acquit une profonde culture personnelle et très tôt, il commença à peindre et à dessiner.
C’est alors qu’installé à peindre sur le chemin de Halage, il fut remarqué par un peintre en séjour à Poses, SINIBALDI, 1er second prix de Rome qui, frappé par ses dons naturels, lui donna des leçons. Plus tard, il eut comme relation des peintres normands de l’Ecole de Rouen, TIRVERT et Léon SUZANNE qui fréquentaient le site pittoresque de Poses et qui ne manquèrent pas de l’influencer. De là, naquit une solide amitié.

La première exposition à Rouen à la galerie LEGRIP en 1909 connut, tant du public que des critiques, un réel succès. Puis ce furent d’autres expositions à Rouen, aux Andelys, à Yvetot, à Paris au Salon des Indépendants.

Il vécut toute sa vie de sa peinture mais mena une existence simple, rustique et des plus modestes. Son œuvre est immense : plus de 2 200 tableaux… des huiles, des aquarelles, des dessins au fusain, à la plume… des paysages, des natures mortes, des portraits. Il peut exceller dans bien des genres, ses neiges emportent souvent les suffrages, et pourtant son œuvre est large, diversifiée.
Imprégné de l’environnement dans lequel il vivait en parfaite harmonie, Marcel NIQUET était un observateur scrupuleux : un pêcheur par un matin d’été lorsque les volutes de brume se mélangent à la verdeur des îles, un remorqueur et ses péniches perdues dans le brouillard d’un matin d’hiver, la Seine, ses rives et ses barques sous la neige ou au contraire tout éclatant sous un soleil estival, des visages croqués sur le vif de « ceux de mon village »… des personnages dont les sobriquets résonnaient dans la tête des Posiens de cette époque… impossible pour un Posien amoureux de son village de ne point être sensible aux œuvres de Marcel NIQUET.

Posien de souche, très imprégné de la vie du village dont il fut, pendant de nombreuses années conseiller municipal entre 1926 et 1959, et un ardent défenseur de l’école laïque, il aimait l’atmosphère des rencontres humaines. Les capitaines de Poses étaient ses meilleurs amis et il parlait volontiers le patois des vieux du village.
Et au cours des cérémonies, au conseil municipal, à la distribution des prix, à l’église, il ne manquait pas d’esquisser sur son bloc-notes les visages des hommes et femmes qui l’entouraient : Conseiller, percepteur, député, humble habitant, vieux marinier.
Quant à la personne, laissons parler Marcel DUMONTIER, auteur du livre « Poses mon beau village » dont Marcel NIQUET fut avec BRAULT, l’un des illustrateurs :
«D’une taille au-dessus de la moyenne, la physionomie avenante et rieuse, le regard vif et perçant, le front large, la chevelure blonde, abondante et naturellement ondulée, tel est, au physique, Marcel Niquet.
Au moral : une profonde modestie, alliée à une absolue droiture d’esprit et de cœur, un caractère toujours égal et enjoué, une intelligence développée et une opiniâtre ténacité ».

Si la peinture qu’il aimait tant ne lui apporta guère la richesse, il est réconfortant aujourd’hui de voir sa notoriété reconnue comme peintre de l’Ecole de Rouen.
Marcel NIQUET décédé en 1968 à près de 80 ans repose dans le cimetière communal.
Voir le Livre de l’histoire de Marcel NIQUET en vente à l’association de la Batellerie
Polin, le comique troupier, en villégiature à Poses
Le « fameux » Polin, chanteur populaire du début des années 1900, avait son pied à terre à Poses.


Pierre-Paul MARSALES, plus connu sous le nom de POLIN, possédait à Poses, au début du XXème siècle, face à la Seine, une résidence secondaire sur le mur de laquelle, une discrète plaque témoigne aujourd’hui de sa présence en ce lieu :
Le plaisir et le repos de POLIN
le chanteur troupier populaire
1863 – 1927
Hubert Labrouche en parle ainsi (Selon extrait de l’ouvrage « Le village de Poses sous la IIIe république » – Hubert LABROUCHE) :
Aux beaux jours, c’est à bord de son yacht à vapeur qu’il venait à Poses depuis la Frette-sur-Seine (Seine et Oise) où il résidait habituellement.

Mais qui était ce POLIN ? C’était un chanteur, l’un des plus connus et appréciés de cette époque. C’était surtout un uniforme, troupier d’avant-guerre, un comique irrésistible aux chansons tantôt hilarantes voire grivoises, tantôt touchantes mais toujours exprimant les plaisirs simples, les secrets de cœur ingénu, la nostalgie du pays.
Des centaines de titres, plus de 350, que Polin a chantés, quelques-uns, restés dans la mémoire collective, ont traversé le siècle tels « la caissière du grand café », « la petite tonkinoise », « Mademoiselle Rose » … et « Quand Madelon », immense succès dans les tranchées de 1914-1918 … « quand Madelon vient nous servir à boire… »
Engagé aux Folies Bergère, à l’Empire, à l’Alcazar d’Eté, à l’Ambassadeur, à la Scala (20 ans de présence dans cette dernière)… « l’Olympia » de l’époque… on compte en tout 40 ans de spectacles et de chansons voués au Café-concert.
Personnage de scène, hors du commun, jouissant d’une popularité immense, il fit de nombreux émules dont Raimu et Fernandel.
Au-delà de la scène, il laissa dans les mémoires le souvenir d’un homme simple, d’un homme bon, modeste voire effacé, généreux pour les œuvres publiques. Né en1863, il mourut en 1927.
Et la commune de Poses put mesurer sa générosité, tout au moins celle de sa femme qui, en 1937, exprima ainsi ses dispositions testamentaires : « je lègue la somme de 2 000 francs pour les pauvres de la commune de Poses », legs que la commission administrative du bureau de bienfaisance accepta le 28 février 1937 (à titre indicatif le salaire annuel du garde-champêtre était de 3 600 francs en 1936).

Henri Labrouche, barragiste pendant la guerre
Henri Labrouche, né en 1891, le père d’Hubert Labrouche, mécano dans une vedette du port de Rouen, mécano sur l’Elan, puis arrivé à Poses en 1932 après un périple de marin au long cours vers les Amériques du Sud depuis le sud-ouest sa terre de naissance, son travail sur le toueur de Demange-aux-Eaux sur le canal de l’Est, posera ses valises dans l’Ile d’Amfreville. Il vivra tout le reste de sa vie entre le barrage et les écluses en tant que chef électromécanicien des ouvrages. L’époque de la guerre sera dure pour lui et sa famille, et pour remettre en état les ouvrages sous les assauts des bombardements jusqu’à la fin de la guerre (vannes, hydraulique, électricité…). Pendant la guerre l’occupant avait réquisitionné la voie d’eau, pour alimenter le vaste projet du mur de l’Atlantique, et le trafic fluvial était vital pour les Allemands.
Il (le personnage couvert de sa casquette des P&C) sera entouré de personnages qui parlent à la mémoire de tous. La photo suivante illustre des réparations d’après guerre sur la passe 1 du barrage, durement touchée à la débâcle des Allemands en août 1944. Il sera « mis à l’honneur » avec ses collègues Bachelet, Manach, Letourneur, Jacquinot, Papeil, Sébastien, Manchon, Mourin, Desbaptiste, Rousselet, Fortier, Benoist, Dubois, Maurel et Sauvageot, sous la conduite de l’ingénieur Courtois après guerre pour leur dévouement à tenir les ouvrages opérationnels pendant toute la guerre sous la contrainte des occupants.
Il mourra peu de temps après la guerre, et repose avec son père Marcelin, dans le plus joli cimetière que je connais : celui d’Amfreville-sous-les-Monts.

Sans transition… : Un Posien « prend l’eau » en 1984…

Loïc, notre ami posien, est un « type » riche à bien des égards. Petit fils de Monsieur Stock, celui des éditions du même nom, il vous parlerait des correspondances de son grand père avec Tolstoï ou avec Dreyfus…
Il est un « Personnage « , et surtout un ami, qui compte ici : élu posien près d’Hubert pendant 2 mandats en tant qu’adjoint, paysagiste-jardinier, fondateur de « Natura » la jardinerie de Val de Reuil… un « penseur » et « inventeur » aussi. Un grand sportif dans la lignée de son papa Médaillé d’Or aux JO de 1924 en Aviron (et comme un « clin d’oeil à ce champion » : le bassin d’avion de la plaine de Poses sera le lieu des entraînement des avironneurs pour les JO de Paris 2024 un siècle après !), il sera au « registre sportif » sur bien des spécialités : les Rallys, tennis-man, prof de ski alpin hors pair, « voileux » et marin sur les bateaux de sa conception souvent, le vol à voile qui a faillit lui être fatal sur les roches d’Amfreville… le vélo et le tandem. Musicien pianiste aussi… Il vaut ce modeste clin d’oeil !