Marraine, notre doyenne de l’Eure en 1988
Poses a accueilli de multiples centenaires dont les portraits figurent dans la salle du conseil municipal de la commune. Il y a longtemps… « Marraine » pour les Posiens, Juliette ROUSSELIN, née en 1878 et partie en 1983, doyenne de l’Eure, habitant le Mesnil de Poses, est un personnage qui a compté… En 1988, la municipalité lui rendait honneur, et 5 années plus tard, à l’âge de 105 ans, elle devint doyenne de l’Eure ! Une cérémonie eut lieu sous la conduite de Hubert LABROUCHE, Maire du village, en présence de François LONCLE Député, de Bernard LEROY alors Conseiller Général. Le Président GISCARD-D’ESTAING envoya ses voeux pour l’anniversaire de Marraine. Un moment qui a compté comme tant d’autres… L’histoire de Juliette a été tellement riche et a traversé tant d’époques : Elle a connu le premier vélo arriver à Poses, le facteur venant du Vaudreuil alors… que dire…! Batelière, avec son mari, elle ira voir les spectacles parisiens pendant ses escales batelières… le Moulin Rouge, le Chatelet… à Paris ! Vous trouverez ci-après les articles de presse relatant son dernier anniversaire ! pour la mémoire…

Marcel NIQUET, peintre posien de talent !
Selon extrait de l’ouvrage « Le village de Poses sous la IIIe république » (Hubert LABROUCHE)
Marcel NIQUET naquit à Poses en 1888 au milieu d’une famille de 6 enfants, en bord de Seine, où son père était boulanger. Après de bonnes études à l’école primaire du village, il acquit une profonde culture personnelle et très tôt, il commença à peindre et à dessiner.
C’est alors qu’installé à peindre sur le chemin de Halage, il fut remarqué par un peintre en séjour à Poses, SINIBALDI, 1er second prix de Rome qui, frappé par ses dons naturels, lui donna des leçons. Plus tard, il eut comme relation des peintres normands de l’Ecole de Rouen, TIRVERT et Léon SUZANNE qui fréquentaient le site pittoresque de Poses et qui ne manquèrent pas de l’influencer. De là, naquit une solide amitié.

La première exposition à Rouen à la galerie LEGRIP en 1909 connut, tant du public que des critiques, un réel succès. Puis ce furent d’autres expositions à Rouen, aux Andelys, à Yvetot, à Paris au Salon des Indépendants.

Il vécut toute sa vie de sa peinture mais mena une existence simple, rustique et des plus modestes. Son œuvre est immense : plus de 2 200 tableaux… des huiles, des aquarelles, des dessins au fusain, à la plume… des paysages, des natures mortes, des portraits. Il peut exceller dans bien des genres, ses neiges emportent souvent les suffrages, et pourtant son œuvre est large, diversifiée.
Imprégné de l’environnement dans lequel il vivait en parfaite harmonie, Marcel NIQUET était un observateur scrupuleux : un pêcheur par un matin d’été lorsque les volutes de brume se mélangent à la verdeur des îles, un remorqueur et ses péniches perdues dans le brouillard d’un matin d’hiver, la Seine, ses rives et ses barques sous la neige ou au contraire tout éclatant sous un soleil estival, des visages croqués sur le vif de « ceux de mon village »… des personnages dont les sobriquets résonnaient dans la tête des Posiens de cette époque… impossible pour un Posien amoureux de son village de ne point être sensible aux œuvres de Marcel NIQUET.

Posien de souche, très imprégné de la vie du village dont il fut, pendant de nombreuses années conseiller municipal entre 1926 et 1959, et un ardent défenseur de l’école laïque, il aimait l’atmosphère des rencontres humaines. Les capitaines de Poses étaient ses meilleurs amis et il parlait volontiers le patois des vieux du village.
Et au cours des cérémonies, au conseil municipal, à la distribution des prix, à l’église, il ne manquait pas d’esquisser sur son bloc-notes les visages des hommes et femmes qui l’entouraient : Conseiller, percepteur, député, humble habitant, vieux marinier.
Quant à la personne, laissons parler Marcel DUMONTIER, auteur du livre « Poses mon beau village » dont Marcel NIQUET fut avec BRAULT, l’un des illustrateurs :
«D’une taille au-dessus de la moyenne, la physionomie avenante et rieuse, le regard vif et perçant, le front large, la chevelure blonde, abondante et naturellement ondulée, tel est, au physique, Marcel Niquet.
Au moral : une profonde modestie, alliée à une absolue droiture d’esprit et de cœur, un caractère toujours égal et enjoué, une intelligence développée et une opiniâtre ténacité ».

Si la peinture qu’il aimait tant ne lui apporta guère la richesse, il est réconfortant aujourd’hui de voir sa notoriété reconnue comme peintre de l’Ecole de Rouen.
Marcel NIQUET décédé en 1968 à près de 80 ans repose dans le cimetière communal.
Voir le Livre de l’histoire de Marcel NIQUET en vente à l’association de la Batellerie
Un Posien « prend l’eau » en 1984…
