Bien des lieux de notre village rappellent des moments qui ont marqué la vie des habitants et de nos amis notamment mariniers. En voici quelques uns : la rubrique méritera au coup sûr d’être enrichie de vos contributions, mais nous espérons qu’elle vous apportera quelques souvenirs qui vous parlent !
L’église Saint-Quentin
L’église de Poses a été bâtie en arrière du village dont elle est isolée. Elle est placée sur le point culminant de la commune, à l’abris des inondations du fleuve. Loin du village, entourée de quelques maisons du quartier de la Vigne, elle s’érigeait à la lisière des bois de la Plaine de Poses. Et pour se rendre à l’église, les habitants du Bout-de-Bas, du centre du village empruntaient « la Grand Voie », actuelle rue des Ecoles, chemin herbeux et plein d’ornières, et fort loin, se profilait l’église aux confins des bois et de la plaine. Elle inscrite au titre des Monuments Historiques en vertu de sa richesse patrimoniale.

Sa nef, partie la plus ancienne, date du XIIe siècle et les fenêtres dans les murs de la nef sont les vestiges de cette époque. La tour-clocher date du quatrième quart du XVe siècle. Le choeur et la chapelle sud ont été édifiées au XVIe siècle. Le porche à tribune a été construit en 1879.
L’église du village est dédiée à Saint-Quentin. Selon la bibliographie : « Quentin (en latin Quintinus) aurait été un apôtre originaire de Rome, envoyé en Gaule du Nord, dans le courant de la seconde moitié du IIIe siècle, pour l’évangéliser. Il aurait été martyrisé sous le règne des empereurs romains Dioclétien et Maximien. Il est reconnu saint par l’Église catholique. »
La statue du Martyre de Saint-Quentin datant du XVe siècle surmonte le retable droit à l’extrémité de la nef.

L’église est aussi fortement empreinte de la batellerie locale. On rapporte que Saint-Adjutor, présent en notre église, était le » Fils du seigneur de Vernon, et jeune encore, Adjutor partit pour la Première Croisade. Il fut fait prisonnier près de Jérusalem, il resta fidèle à sa foi malgré les tortures. De retour en France, il prit l’habit monastique à l’abbaye de Thiron (Eure et Loire). Ensuite il demanda à vivre la vie érémitique dans un petit ermitage près de Vernon. Il est invoqué comme patron de la navigation fluviale. »
Le mobilier de l’église témoigne de l’importance que les habitants témoignaient aux bateliers. L’église comporte une chapelle dédiée aux Mariniers et des ex-votos voués à la batellerie l’ornent avec en particulier la présence d’une maquette du remorqueur ‘le Valmy ». La nef en forme de charpente de bateau retournée comporte un Christ sur une croix en forme d’ancre de marine. La-dite chapelle des mariniers comporte des graphittis (datant du XVIe siècle) représentant des bateaux, des gravures de besognes, bateaux les plus anciens connus qui étaient hâlés sur le fleuve.

Notre-Dame-des-Flots
Près de la cale du bac, en bord de Seine, en 1897 fut érigée une statue dédiée à Notre-Dame-des-Flots. Sa présence en bord de Seine ici n’est pas un hasard, et l’on relate qu’elle était placée pour recevoir les offrandes et les prières des bateliers ayant franchi le pertuis, et remercier « les cieux » pour la réussite de leur épreuve, et et elle se devait protéger les mariniers des dangers dûs aux crues du fleuve
Sur le piédestal, les mariniers firent graver : « Ils m’ont placée là pour être leur gardienne… ». En 1897, et après une grandiose cérémonie à l‘église, une procession emmena la statue, dressée dans une barque que portaient des mariniers, vers la place du bac où elle fut donc érigée. Et lors des processions, telle la fête Dieu, Notre-Dame-des-Flots était une étape obligée, autel dressé chargé de fleurs et lieu de prière collective. Elle sera détruite lors de bombardements de 1944 et sera reconstruite en son lieu et inaugurée le 15 août 1945.

On se souviendra des anciens du pays, passant en vélo ou en mobylette, se signant en passant devant…
Le « passage dangereux »
D’aucun, posien plus sûrement, a connu ce « passage dit dangereux », et pour cause… Jusqu’à la fin des années 1970 , le chemin de halage près de la pisciculture de Monsieur Tanier à l’époque et notre dernier pêcheur professionnel posien en Seine, aux abords de la place de la République, était réduit à un sentier avec une berge abrupte. Les parents n’aimaient nous savoir passer par là notamment en vélo pendant l’hiver… et la crue. Et pourtant, combien de fois y sommes nous passés ? La commune prendra à sa charge à la fin des années 1970, l’aménagement et l’élargissement du chemin de halage à cet endroit avec la réalisation d’un quai qui sera interdit au passage des véhicules les premières années.

Plus tôt, le passage ressemblait à cela ! Avec la villa dite du « Clair Batard« , hôtel-restaurant « le Normandy » un temps, qui était déjà là!

Et plus avant, c’était ainsi.

Le « Dancing de l’Ecluse »
Le café bar du bac sur le chemin du halage est connu depuis le début du XXe siècle : c’était un lieu de rencontre et d’attente du bac et du passeur tout près, et un lieu pour y passer de bons moments les dimanches.

Il a été aussi le cinéma du village, des anciens du village ont vu sur l’écran (qui est conservé par la commune-Don de M. Féret propriétaire actuel), « Tarzan » avec Johnny Weissmuller dans les années d’après-guerre. Il sera par la suite un dancing. Les Américains étaient alors là et le seront jusqu’à la fin des années 1960 à la base d’Evreux, et c’était devenu le rendez-vous prisé des soldats qui venaient se distraire. Des jazz-men venaient animer les soirées comme en témoigne la publicité suivante des années 1960. Après le départ des Américains, le lieu restera une boite de nuit jusqu’à la fin des années 1970.

Le « Pont du Mesnil »
L’exploitation des carrières dans la plaine de Poses a débuté dans les années avant-guerre : à cette époque les granulats étaient chargés sur les bateaux par des wagonnets depuis la plaine jusqu’au site de chargement près de la passe marinière actuelle marquant la limite entre Poses et Tournedos. Un peu après guerre, la passe marinière sera créée et un pont levant sera bâti. Il fallait alors attendre son moment pour la traverser en direction de Saint-Pierre-du-Vauvray, que l’on rejoignait à l’époque assez fréquemment pour rejoindre sa gare (Val de Reuil n’existait pas)… Le lieu était aussi un site d’escale pour les mariniers en attente de charger et le « Café du Pont » permettait de passer le temps, de boire un verre, de faire le plein et de « faire quelques commissions ». Plus tard (milieu des années 1970 (?)), le pont levant, dit « Bourdeaux » (carrier de l’époque) sera remplacé par le pont que l’on connait. La bâtisse du café existe toujours…
La carte postale suivante montre le café du pont et le « fameux pont » en arrière-plan : le tablier se levait à l’horizontal entre les 4 piliers pour permettre le passage des bateaux par la passe marinière !


Ce sera aussi le « Café de la Marine » !

